La réponse, c’est nous : Comment le monde a perçu nos réponses à la COP30

La réponse, c’est nous est née dans l’Amazonie brésilienne, comme un appel urgent au monde entier pour qu’il entende la voix de ceux qui sont les plus touchés par la crise climatique, qui sont aussi ceux qui ouvrent la voie à des solutions à long terme. Au fur et à mesure de sa croissance, d’abord pour embrasser l’ensemble du mouvement indigène et une myriade de mouvements sociaux au Brésil, puis pour amplifier sa portée au monde entier, la COP30 s’est rapprochée, et avec elle, un scénario fondamental pour que les revendications de la campagne soient mises en scène et reçoivent des réponses. Aujourd’hui, la COP30 étant derrière nous et la phase de mise en œuvre devant nous, nous nous penchons sur les revendications de la campagne pour mettre en lumière certaines des principales victoires de la Conférence et les progrès réalisés en dehors des portes officiellement fermées ; nous réfléchissons aux lacunes qui subsistent ; et nous présentons nos réflexions sur ce qui doit être au centre des futures négociations et actions à différents niveaux. Voici notre vision de la façon dont le monde a perçu nos réponses à la COP30 et de ce qui est resté invisible. Photo du haut : @than.pataxo

1. Les droits fonciers sont synonymes d’action climatique

Victoires

Pendant la Conférence officielle, la conversation autour des droits fonciers et de la nécessité de processus de démarcation, de reconnaissance et de protection a été présente dans l’ensemble de l’ordre du jour. Dans les résultats finaux officiels des négociations, le texte stipule que les droits fonciers sont l’un des principaux moyens d’atténuer le changement climatique. Cette mention explicite dans l’accord offre désormais la possibilité d’une action audacieuse de la part des décideurs aux niveaux national et régional, qui sera accueillie à bras ouverts. Au niveau local, pendant la COP30, nous avons remporté une victoire éclatante au Brésil, avec 21 terres progressant dans leur processus de démarcation à différents stades. L’Indonésie a annoncé une augmentation de 1,4 million d’hectares de forêt coutumière à signaler, et les suites de la COP ont apporté avec elles une annonce historique de la Colombie sur la réglementation finale des entités territoriales indigènes en tant que formes de gouvernance territoriale.

Ce qui manque encore

Bien que la mention explicite soit une étape importante vers la sécurisation des droits fonciers, plusieurs composantes des principaux accords (atténuation, adaptation, financement) restent silencieuses quant à la concrétisation de cette solution en tant que priorité d’action pour les États. Les CDN qui ont été soumises jusqu’à présent sont également, dans de nombreuses régions, dépourvues de mentions aux droits fonciers, ce qui aura malheureusement également un impact sur leur présence dans les politiques publiques et les budgets au niveau national.

Comment nous allons continuer à plaider

Toutes les communautés qui apportent des solutions au changement climatique continuent d’agir sur leurs territoires, de lutter contre les lois régressives et de faire pression sur les États pour qu’ils reconnaissent la nécessité d’investissements et de lois officielles sur les droits fonciers. Le Brésil, tout en déclarant des avancées sur certaines démarcations, montre également une régression significative sur les efforts juridiques avec l’avancement des décisions Marco Temporal au Sénat, et les regards internationaux des partenaires et des mouvements doivent rester en vue pour garantir la protection des terres et des vies.

2. Zéro déforestation

Victoires

Malheureusement, cette demande a reçu une attention très limitée dans les agendas officiels. Cependant, une victoire significative est la réaffirmation, dans les documents officiels, de la stratégie TFFF pour faire progresser les engagements vers le zéro déforestation d’ici 203.

Ce qui manque encore

L’accord final s’est terminé sans feuille de route pour le zéro déforestation, ce qui laisse des voies d’action incertaines et rend les accords ambigus tant dans leur formulation que dans les mesures claires permettant d’exiger des progrès de la part des pays.

Comment nous allons continuer à plaider

La COP31 sera un scénario limité pour l’action de la société civile, mais les discussions et les négociations préliminaires seront une étape centrale pour discuter d’une feuille de route pour le zéro déforestation et, en particulier, pour exiger des stratégies viables sur le terrain.

3. Non aux combustibles fossiles ! Non à l’exploitation minière sur nos territoires !

Victoires

Le gouvernement colombien a annoncé, au cours de la première semaine de la COP, la création et l’organisation de la toute première Conférence pour la transition juste hors des combustibles fossiles. Les Pays-Bas se sont joints aux efforts et, en avril 2026, des progrès accélérés devraient commencer à se construire. En cohérence avec cette décision, le président a annoncé fin novembre la décision de créer une zone d’exclusion des combustibles fossiles dans l’Amazonie colombienne.

Ce qui manque encore

Une fois de plus, les accords officiels issus des négociations n’ont pas intégré de langage spécifique sur l’élimination progressive des combustibles fossiles, ni sur une feuille de route permettant de progresser vers le succès dans ce domaine. La participation du lobby des combustibles fossiles était équivalente à la deuxième plus grande délégation de pays dans les négociations, et leur pression pour éviter le langage de l’élimination progressive a été menée à bien, au détriment de toutes les parties prenantes qui luttent contre l’exploitation minière et l’exploration.

Comment nous allons continuer à plaider

Les accords officiels des COP sur la biodiversité et le climat doivent intégrer, sans délai, une voie claire pour l’élimination progressive, y compris des mécanismes pour les zones d’exclusion dans les territoires protégés par les communautés de première ligne dans le monde entier. Au cours des négociations préliminaires pour les deux conférences de l’année prochaine, et tout au long de la Conférence sur la transition juste, la campagne continuera de plaider en faveur d’engagements audacieux et de mécanismes spécifiques qui aboutissent à des politiques avec une date limite fixée.

4. Protégez les défenseurs ! Protégez nos modes de vie !

La demande concernant la protection des défenseurs et de leurs modes de vie a été, malheureusement, la moins prise en compte et l’une des plus désastreuses sur le terrain. Pendant la COP30, un jeune du peuple Guaraní Kaiowá a été assassiné sur son territoire par des envahisseurs de terres, et à la suite de la COP, les dirigeants d’Amérique centrale continuent d’être faussement accusés et emprisonnés, les communautés d’Indonésie continuent d’être criminalisées. Au cours de la semaine dernière, de nouveaux cas ont été portés à l’attention du public, les dirigeants de l’IIPFCC de Russie étant criminalisés, et l’avocat indigène et dirigeant du GATC, Dinamám Tuxá, étant diffamé au Brésil.

Malgré ces réalités, les textes et déclarations officiels des représentants du gouvernement ne parlent pas de protection des défenseurs. Une dette fondamentale de la COP30 envers les communautés qui apportent les réponses à la crise climatique est la création explicite de mécanismes de protection de la vie.

5. Accès direct au financement climatique

Victoires

Les annonces latérales concernant l’accès au financement climatique ont été des réalisations clés de la campagne en 2025. L’annonce du renouvellement de l’engagement du FTFG à financer la sécurité foncière, cette fois avec un engagement de 1,8 milliard de dollars ; le renouvellement du partenariat du FCLP pour continuer à agir sur le climat forestier ; et les annonces de la présidence du TFFF qui ont intégré une garantie de financement direct de 20 % pour les peuples autochtones, ainsi que la liste d’exclusion qu’elle a garantie pour empêcher les industries comme le pétrole d’y investir. Ce sont des victoires fondamentales dans une voie d’action continue. Elles sont associées cette année à une promesse de l’engagement autochtone, où un groupe de mécanismes de financement autochtones ont promis de fournir 500 millions de dollars en fonds directs.

Ce qui manque encore

Les fonds officiels existants pour l’action climatique, dans des catégories comme l’atténuation, l’adaptation et la feuille de route de Bakou à Belém, sont encore loin de l’ambition nécessaire pour une action réussie. La lacune la plus importante qui subsiste est l’absence de conditions financières contraignantes pour les pays, la plupart des financements reposant sur des engagements volontaires et manquant de systèmes de transparence contraignants, afin de garantir non seulement la livraison, mais aussi l’impact du financement fourni.

Comment nous allons continuer à plaider

2026 est une année de mise en œuvre. La nécessité de superviser le financement qui découle des promesses sera au cœur du travail de l’année, et la création de systèmes de gouvernance et de mécanismes de responsabilisation déterminera le succès des engagements promis lors de la COP30.

6. Participation avec un réel pouvoir

Victoires

Cette année a été marquée par une myriade de réalisations en matière de participation effective, de l’inclusion des communautés afro-descendantes dans le libellé des accords officiels à la création d’un forum des communautés locales, le centre des négociations devenant de plus en plus un lieu d’action pour les communautés. Parallèlement, l’inclusion d’un comité directeur dans la création du TFFF est un effort pour soutenir la participation qui, espérons-le, continuera de croître en engagement et en pouvoir dans les années à venir, tout comme l’inclusion des CDN autochtones dans certains pays. Le mécanisme Mutirao a permis l’engagement en ligne et hors ligne de la société civile dans le monde entier et certaines de leurs demandes ont été entendues et intégrées.

Ce qui manque encore

Les négociations officielles de la COP30 restent un espace à huis clos où seuls les États peuvent avoir le droit de vote sur les textes. Avec la possibilité pour les États miniers de bloquer individuellement les accords, cela signifie souvent que le pouvoir réel est entre les mains de quelques-uns, et les efforts de participation manquent d’un véritable impact.

Comment nous allons continuer à plaider

Les négociations sur la préparation, les conseils et systèmes de gouvernance officiels, et les circonscriptions officielles continueront d’être des espaces de pression et d’engagement positif, où les réponses venant des territoires continueront de faire des percées pour être au centre des réponses officielles à la crise climatique.

La réponse, c’est nous

Ensemble, les peuples des forêts et des océans, des villes et des zones rurales, ont apporté les réponses à la COP30, ont élevé leurs voix aux tables de négociation et ont ouvert des portes à un changement puissant. Ce n’est que le début, et nous continuerons à travailler pour la mise en œuvre, pour la transparence et pour le pouvoir. La réponse, c’est nous, nous tous, y compris vous.

Systèmes alimentaires MINGA – COP30 et au-delà

Déclaration de Brazzaville

Notre Engagement envers les Peuples, nos Territoires, la Planète et le Partenariat : Une Voie Unifiée vers la COP30 et Au-delà

Du 26 au 30 mai 2025, nous, Peuples Autochtones et Communautés Locales des principaux bassins forestiers tropicaux du monde, nous sommes réunis à Brazzaville, République du Congo, pour le Premier Congrès Mondial des Peuples Autochtones et des Communautés Locales des Bassins Forestiers.

Ancrés dans la sagesse de nos ancêtres et la force de nos territoires, nous nous sommes rassemblés pour construire une voix commune et une vision partagée pour l’avenir. Le résultat est cette déclaration – un document vivant de nos engagements, nos revendications et nos solutions face aux crises mondiales du climat et de la biodiversité.

La Déclaration de Brazzaville est plus que des mots ; c’est un appel à la reconnaissance, au respect et au partenariat. Alors que le monde se prépare pour la COP30 et au-delà, nous rappelons aux dirigeants mondiaux que le leadership des Peuples Autochtones et des Communautés Locales est essentiel pour restaurer l’équilibre de la planète.

Lisez et partagez notre déclaration. L’avenir commence dans nos territoires.

Nous nous préparons à un moment historique : Premier Congrès mondial des peuples autochtones et des communautés locales des bassins forestiers du monde

Du cœur de l’Amazonie aux forêts vivantes du bassin du Congo, des forêts sacrées de Mésoamérique aux îles et jungles d’Asie du Sud-Est, nous nous préparons à nous réunir comme une seule voix, un seul territoire, un seul combat.

Du 26 au 30 mai 2025, nous nous réunirons à Brazzaville pour célébrer le Premier Congrès mondial des peuples autochtones et des communautés locales des bassins forestiers du monde, un espace historique d’unité, de stratégie et de leadership territorial.

Ce congrès est bien plus qu’un simple événement : c’est une occasion cruciale de renforcer notre alliance mondiale pour protéger les forêts qui maintiennent l’équilibre de la planète. Il est temps d’aligner nos agendas, de partager les solutions ancrées dans nos territoires et de porter nos priorités directement à la COP30, à Belém do Pará, au Brésil.

Nous savons qu’il n’y a pas de solution climatique sans nous, les peuples autochtones et les communautés locales. Nous sommes ceux qui protégeons les forêts qui stockent le carbone, préservent la biodiversité et sauvegardent la vie et la culture.Mais nous sommes aussi ceux qui font face à des menaces croissantes : accaparement des terres, criminalisation, fausses solutions climatiques, manque de financement direct et de participation significative.

Pourquoi ce congrès est-il important ?

Nous savons que lorsque nos communautés ont des droits sur leurs territoires, les forêts prospèrent. Nous sommes les gardiens les plus efficaces des dernières grandes forêts du monde, mais nous continuons d’être exclus des décisions qui déterminent notre avenir.

Ce congrès envoie un message fort aux dirigeants mondiaux :nous ne demandons pas une place, nous la revendiquons. Nous n’acceptons plus une inclusion symbolique. Nous nous organisons pour obtenir un pouvoir réel, un financement direct, une reconnaissance juridique et la sécurité territoriale, car nos forêts, nos cultures et nos droits ne sont pas négociables.

« Il est temps d’humaniser les processus climatiques. Nos territoires ne sont pas des crédits carbone. Ils sont synonymes de vie, d’équilibre et de résilience ».— Joseph Itongwa, l’un de nos coprésidents

Avec des alliés clés tels que l’Initiative Droits et Ressources (RRI) et la participation de nos organisations de base en Afrique, en Asie, en Méso-Amérique et en Amérique du Sud, nous construisons un mouvement mondial puissant, ancré dans le territoire, le dialogue intergénérationnel et l’égalité des sexes.

Au sein de l’Alliance mondiale des communautés territoriales (GATC), nous nous préparons avec force et conviction, car cette rencontre marquera un véritable tournant.

La réponse, c’est nous. La réponse, c’est chacun d’entre nous. Y compris vous !

Systèmes alimentaires COP16

Forum Shandia 2024

COP28

LA SEMAINE DU CLIMAT À NEW YORK 2023